Engager des travaux d’économie d’énergie : pourquoi et comment ?
Sommaire
Les travaux d’économie d’énergie n’ont jamais été aussi populaires qu’en ces temps qui courent. Ceci grâce à deux éléments principaux. D’une part, nous avons une communication relativement agressive en faveur des travaux d’économie d’énergie. Et d’autre part, nous avons l’existence de dispositifs d’aides et subventions en faveur de ces travaux, de plus en plus nombreux et de plus en plus importants. Cependant, pour la plupart d’entre nous, l’ensemble de ces dispositifs relève de l’usine à gaz. Aussi allons-nous essayer de faire, au travers de cet article, un tour d’horizon des travaux d’économie d’énergie, de leurs implications financières et de leurs rentabilités.
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Les travaux d’économies d’énergie, savoir de quoi l’on parle
Lorsque l’on parle de travaux d’économie d’énergie ou encore éco-travaux, on entend toutes les interventions ou modifications d’un bâtiment dans son gros œuvre ou ses finitions, destinées à améliorer son rendement énergétique*. Ainsi que les ajouts d’appareils destinés à réduire les consommations énergétiques.
Sur un plan technique, ils se divisent en travaux d’isolation et en changement des systèmes de production de chaleur/froid.
Sur un plan financier la différenciation s’effectue entre les travaux qui bénéficient d’aides de la part de l’état ou des collectivités et les autres.
*Le rendement énergétique désigne le rapport entre l’énergie nécessaire à un équipement pour fonctionner (l'énergie absorbée) et sa capacité à produire lui-même de l’énergie (l'énergie utile).
Les travaux aidés financièrement
Les aides sont multiples et dépendent soit de l’État (le Crédit d’Impôt de Transition Énergétique, l’Éco-prêt à Taux Zéro par l’intermédiaire des banques, la TVA à taux réduit) soit d’organismes agréés (l’Anah), soit de collectivités locales (exonération de taxe foncière, aides directs, etc.), ou d’acteurs privés (Prime énergie, Pacte Energie Solidarité, etc.)
Parmi les travaux éligibles au dispositif, on peut citer pour l’année 2016 :
- En règle générale tous les travaux d’isolation : isolation des combles, des planchers, des murs par l’extérieur ou l’intérieur, remplacement ou isolations des ouvrants (portes, fenêtres et volets) extérieurs, calorifugeage des réseaux d’eau.
- Le remplacement des systèmes de chauffage anciens par des modèles plus performants, tels que : chaudières à condensation, pompes à chaleur, chauffe-eaux solaire, tous les systèmes de programmation et de régulation du chauffage (domotique), etc.
- Les appareils de production d’électricité à partir de la biomasse ou de l’hydraulique
- Sous certaines conditions la production d’électricité d’origine photovoltaïque et éolienne. Dans ce cas l’électricité ne pouvant être stockée telle quelle, elle est réinjectée sur le réseau EDF moyennant rétribution.
Les travaux sans aide financière
Il s’agit d’une part des travaux qui ne respectent pas scrupuleusement les conditions d’exécution, de délais et de normes quant au matériel utilisé. Et d’autre part ceux qui dépassent les plafonds et, ou cumul des différentes aides.
À titre d’exemple si l’on change ses fenêtres à simple vitrage pour des doubles vitrages, les aides sont accordées. Mais si l’on souhaite du verre antieffraction, le surcoût ne sera pas pris en compte dans le calcul d’attribution. Ou encore si l’on remplace sa chaudière par une chaudière à condensation, mais que l’on pas respecté certains critères techniques d’éligibilité (non recours à une professionnel RGE), l’opération ne sera éligible ni au crédit d’impôt ni à prime énergie, par contre elle sera éligible aux aides de l’ANAH et à certaines aides locales. Vous ne pourrez pas non plus bénéficier de la prime énergie si vous avez engagé (demander un devis, payer un acompte, etc.) vos travaux avant de faire votre demande de prime.
Avant tout faire un bilan et poser un diagnostic
Il ne servira pas à grand-chose de changer sa vieille chaudière ou ses convecteurs électriques, pour du matériel à haut rendement énergétique, si sa maison est une véritable passoire à calories. La priorité, lors d’une amélioration énergétique de l’habitat, consiste à établir un bilan doublé d’une analyse des pertes de calories du bâtiment. Le bilan va quantifier les pertes, en les traduisant en termes financiers, et l’analyse va identifier les fuites et définir les remèdes à y apporter. Autrement dît : quelle isolation pour quelle déperdition de chaleur.
Un conseiller en travaux peut vous guider dans vos démarches.
D’autre part, c’est à ce stade que vont être étudiées les contraintes techniques : isolation intérieure ou extérieure, ponts thermiques et leurs ruptures possibles ou pas, évacuation des fumées par cheminées ou ventouses, espace suffisant pour une chaudière ou une pompe à chaleur avec un lieu de stockage du combustible, etc.
Les travaux points par points
Les travaux d’économies d’énergie doivent naturellement prendre en compte le coût initial (aides incluses), mais aussi et surtout la rentabilité et l’amortissement sur le long terme.
Tous les travaux d'économie d'énergie
Type de travaux | Coût initial moyen | Aides | Durée d'amortissement | Rentabilité annuelle |
---|---|---|---|---|
Isolation des combles |
|
Oui | 3 à 4 ans | ★★★★ |
Isolation des sols | De 25 à 55 € du m 2 | Oui | 3 à 4 ans | ★★★ |
Isolation externe des murs | De 75 à 95 € du m 2 | Oui | 15 ans + | ★★★ |
Isolation interne des murs | De 80 à 165 du m 2* | Oui | 8 à 12 ans | ★★★ |
Double vitrage sur fenêtres | De 500 € à 1 500 € la fenêtre, en fonction du matériau d'encadrement | Oui | 10 ans | ★★★ |
Pompe à chaleur | De 12 000 € à 17 000 € | Oui | 10 ans | ★★★ |
Chaudière à condensation | De 7 000 € à 18 000 € | Oui | 4 à 8 ans | ★★★ |
Chauffe-eau solaire | De 3 000 € à 9 000 € | Oui | 15 ans + | ★ à ★★★ |
Panneaux photovoltaïque** | De 8 000 € à 21 000 € pour une installation rentable *** | Sous conditions | 15 ans | ★ à ★★ |
* Prix variant en fonction de la complexité des pièces à traiter
** L'énergie produite et revendu à EDF
***1 000 € du m2 installée, sachant que 1 m2 de panneaux chauffe environs 8 à 10 m2 de surface habitable
La bonne manière de procéder
Lorsque l’on souhaite, d’une part diminuer sa consommation énergétique et par là même faire des économies, et d’autre part valoriser son bien immobilier, les travaux à caractère éco-énergétiques sont incontournables. Pour ce faire, il convient avant tout de procéder à un audit énergétique qui va définir les points-clés du programme, ainsi que l’ensemble des aides disponibles pour le réaliser.
Ensuite en fonction de ses moyens financiers l’on va définir des priorités, pour maximiser les économies à réaliser. A ce niveau il faut savoir que les travaux d’isolation sont toujours à privilégier.
Bon A savoir
Il ne faut jamais engager de travaux, avant d’avoir fait le tour de toutes les aides et de bien étudier leurs critères d’éligibilité, sous peine de ne plus être éligible à certaines d’entre elles.